Erreur mathématique à la RTS1
C’est connu. Au Sénégal, il y a des journalistes spécialisés dans différents domaines : la politique, le sport, l’économie, la culture… Mais jusqu’à présent, on ne trouve pas de journalistes scientifiques dans le pays. Et la conséquence de cet état de fait, c’est que les radios et télévisions multiplient les erreurs et additionnent les bourdes quand il leur arrive de parler science. La dernière en date s’est passée hier à télévision nationale (RTS1).
Dans la “grande édition” de 20 heures, le grand journal du soir de la première chaine de télévision sénégalaise, il était question d’un compte rendu sur l’audience que le chef de l’Etat avait accordée au mathématicien Cédric Villani, de passage à Dakar. Lorsque le journaliste l’interviewait au sortir de son entrevue avec le président, il était écrit au bas de l’écran “Cédric Villani, Prix Nobel de mathématique”. Voilà une belle erreur qui mérite d’être corrigée.
En effet, le prix Nobel de mathématique n’existe pas à ce jour et n’a jamais existé. La plus haute distinction pour les mathématiciens c’est la Médaille Fields qui est décernée tous les 4 ans. Certains médias, même occidentaux, affirment souvent que c’est l’équivalent du Prix Nobel. C’est également du “n’importe quoi international” comme disait l’humoriste Jamel Debbouze. La Médaille Fields ne saurait être l’équivalent du Prix Nobel car elle diffère de celui-ci sur plusieurs aspects fondamentaux.
Le professeur Cédric Villani est donc Médaille Fields 2010 et non Prix Nobel. Des erreurs de ce genre se répètent, souvent, dans le champs médiatique sénégalais. On se rappelle encore de cette journaliste à la Radio Futurs Médias (RFM), qui, l’année dernière, disait à tue-tête, dans l’une de ses émissions, que le Système solaire compte 9 planètes alors qu’il n’en compte que 8 depuis 2006.
Vivement que le Cesti (Centre d’Etude des Sciences et Techniques de l’Information) de Dakar puisse proposer, comme l’école de journalisme de Lille, une spécialisation “Journaliste et scientifique” ! En attendant, la couverture scientifique continue de rester le parent pauvre de la presse sénégalaise et africaine en général.
Arouna BA
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