Mon top 10 des blagues de mathématiciens
J’ai toujours voulu partager, avec vous, quelques blagues de mathématiciens que j’ai apprises à différents stades de mon cursus scolaire et universitaire. Ben oui, il existe une multitude de blagues concernant la mathématique et les Hommes qui la font et défont. La mathématique est une activité sociale et elle arrive avec son cortège de blagues, une façon de dissiper les tensions, briser la glace et atténuer l’austérité collée à cette discipline. Le professeur Cédric Villani (médaille Field 2010) en a récemment préfacé un ouvrage entier, d’ailleurs. Ouvrage que j’aimerai bien lire.
C’est n’est que ce 10 septembre que j’ai l’occasion de sélectionner, pour vous, mes 10 meilleures blagues parmi celles que je connais. Attention ! Certaines seront difficiles à comprendre (et donc pas drôles) pour un non-matheux, car nécessitant un petit bagage mathématique. Mais j’essaierai d’expliquer et simplifier au maximum pour vous permettre d’en saisir le sens.
Faut-il rappeler le prétexte de ce texte ? En fait, le 10 août dernier, les mondoblogueurs publiaient, sous l’impulsion de Ziad Maalouf, des articles parlant d’un classement de 10 faits. Le mien arrive avec un mois de retard, mais bon ! Mieux vaut tard que jamais. Allez, voici mon top 10. Certaines blagues ont été modifiées ou améliorées par mes soins.
1. Un mathématicien n’urine pas, il fait π π.
2. Logique
Deux mathématiciens spécialistes de la logique se rencontrent et discutent :
– Salut vieux ! j’ai de bonnes nouvelles ! Ma femme a récemment mis au monde notre premier enfant.
– Ah ! Félicitations ! C’est un garçon ou une fille ?
– Oui, c’est exact.
Commentaire : un enfant est, soit un garçon, soit une fille. Donc, en logique, dire qu’un enfant est un garçon ou une fille est une affirmation exacte.
3. Biologie mathématique
Un biologiste demande à un mathématicien : qu’est-ce qu’un ours polaire ?
Ce dernier répond : C’est un ours cartésien qui a changé de repère.
Commentaire : Si vous avez fait la 4e au collège, vous avez appris la géométrie euclidienne. Vous connaissez donc un repère cartésien qui permet de repérer un point dans le plan au moyen de ses coordonnées x et y dites coordonnées cartésiennes. Les coordonnées polaires, elles, sont un système de cordonnées à deux dimensions dans lequel chaque point du plan est entièrement repéré par un angle ө et une distance r. Pour passer d’un système à un autre il suffit de faire un changement de repère. Le passage des coordonnées polaires au repère cartésien se fait aux moyens de fonctions trigonométriques. Un ours polaire est donc un ours cartésien qui a changé de repère.
4. Démontrons que Femme = problèmes
Pour avoir une femme, il faut de l’argent et du temps. Postulat de départ :
Femme = argent x temps
Or, le temps c’est de l’argent. « Time is money » disent les Anglais. Donc : temps = argent.
En remplaçant temps par argent dans la première équation, on obtient : femme = argent x argent. On obtient ainsi :
Femme = (argent) 2
Or, on le sait, l’argent c’est le nerf de la guerre, c’est la racine de tous les problèmes. On écrit donc que argent = √problèmes. On remplace argent dans l’équation précédente et on obtient :
Femme = (√problèmes) 2
Finalement, après simplification la racine et le carré sautent et le résultat est :
Femme = problèmes Cqfd
Commentaire : la mathématique est une science dans laquelle on représente le monde qui nous entoure de manière abstraite aux moyens d’équations. Les vérités s’obtiennent par raisonnement logique, une suite d’arguments basée sur des déductions logiques qui découlent les unes des autres jusqu’à l’établissement d’une preuve irréfutable. Là, on vient de prouver que femmes = problèmes. C’est pour cela qu’elles sont difficiles à comprendre.
5. Démontrons que π est irrationnel
Les mathématiciens ont mis des années avant de pouvoir démontrer que π est irrationnel. Mais, en fait, c’est facile à prouver. Il suffit de mettre un cheval sur un oiseau. En effet, tout le monde sait qu’un cheval sur un oiseau, c’est complètement irrationnel. Donc, le résultat induit sera forcément irrationnel. Voyons maintenant le résultat du rapport.
Cheval
———- = ?
Oiseau
On a : ChevaL = Cheva x L
Or, Cheva c’est l’opposé de Vache (si on lit dans le sens inverse) donc Cheva = – Vache. Donc :
ChevaL = – Vache x L
Une vache est une bête à pis donc, Vache = β x π
Un oiseau est une bête à ailes donc, Oiseau = β x L
Si on remplace cheval et oiseau par leurs expressions, on obtient :
Cheval – Vache x L – L x β x π
———- = ———— = ———–——
Oiseau Oiseau β x L
On simplifie et le résultat est
Cheval – L x β x π
———- = ———–—— = – π
Oiseau β x L
Et voilà. On vient de démontrer que – π est irrationnel. Par conséquent, π est irrationnel.
6. Idrissa Seck et les maths
Idrissa Seck, ex-premier ministre sous Wade, fait parfois l’objet de caricatures pour ses discours emphatiques teintés de versets du Coran. Un jour, il parle à ses militants du haut de son fauteuil et leur dit : « Mes amis, x2=2py ».
Un militant prend la parole : « Ecoute, Idy, déjà, d’habitude, on ne comprend pas grand-chose à ce que tu dis, mais là, franchement, on est complètement perdu ».
Et Idy répond : « Maaais ! C’est une parabole ! »
Commentaire : En effet, l’expression x2=2py représente l’équation d’une parabole de paramètre P. Une parabole est une courbe de la famille des coniques dont les nombreuses propriétés géométriques s’appliquent à beaucoup de phénomènes physiques. Idy s’exprime donc en parabole. En fait, il a voulu jouer avec le sens du mot parabole qui est aussi une figure de style.
7. La pomme de Darwin
Pourquoi les pommes tombent toujours vers le bas ? Beaucoup pensent que c’est Newton qui a trouvé l’explication. Une pomme lui est tombée sur la tête et c’est là qu’il a découvert la loi de la gravitation universelle. Mais, en fait, la vraie explication, c’est que c’est une question de sélection naturelle. Voici l’histoire :
Au départ, les pommes tombaient dans tous les sens. Il y avait des pommiers dont les fruits tombaient vers le haut, vers la gauche, la droite, vers le bas… Mais la sélection naturelle a fait que seuls sont restés les pommiers dont les pommes tombent vers le bas. C’est évident. Une pomme qui tombe vers le haut ne pas pousser. Seuls celles qui tombent vers le bas vont pousser et produire de nouveaux pommiers. Voilà la vraie explication.
8. Le mouton noir
Un mathématicien, un biologiste et un physicien voyagent ensemble en Ecosse dans un train. Soudain, ils voient à travers la fenêtre un mouton noir.
Le biologiste dit : « Ah ! En Ecosse les moutons sont noirs. »
Le physicien réplique : « Hum ! Attention ! On n’a fait qu’une observation et tout ce qu’on peut dire c’est qu’il y a un mouton noir, hein ! »
Le mathématicien les regarde avec un air hautain et dit : « En Ecosse, il existe au moins un mouton dont, au moins, un côté est noir. »
Commentaire : Cette blague illustre combien les mathématiciens font attention à la précision et à la rigueur dans leur raisonnement. D’ailleurs, certains physiciens reprochent aux mathématiciens d’être trop rigoureux par moment.
9. Erreur de signe
Un physicien, un ingénieur en mécanique et un mathématicien sont au dernier étage d’un immeuble en feu. Le seul moyen de s’en sortir est de sauter, par la fenêtre, dans une piscine située sur le toit de l’immeuble d’en face, un peu moins haut. Le saut semble très difficile.
Le physicien analyse la situation, mesure la vitesse du vent, la distance, la différence des hauteurs. Il attrape un papier et un crayon pour y calculer la trajectoire pour déterminer la vitesse et l’angle initial nécessaire pour atterrir au milieu de la piscine. Quand il termine, les flammes s’approchent dangereusement. Il prend son élan, saute et atterrit de justesse, à quelques centimètres du bord de la piscine.
L’ingénieur ramasse une planche. Il mesure son élasticité et l’accroche sur le bord de la fenêtre. Il utilise les données du physicien pour faire ses calculs. Il remplit une feuille, deux feuilles. Le sol commence à chauffer à cause de la proximité de la flamme. Il termine vite ses calculs, prend son élan, monte sur la planche et saute. Il atterrit à l’intérieur de la piscine, non loin du physicien.
Le mathématicien a désormais les données du physicien et de l’ingénieur. Il commence ses calculs, mais les flammes commencent à entrer par la porte. Il panique. Il a, quand même, eu le temps de remplir 3 feuilles et terminer ses calculs. Il prend son élan, arrive sur la planche, saute et part tout droit vers le ciel. On ne le voit plus retomber. Que c’est-il passé ?
Une erreur de signe.
Commentaire : cette blague illustre un peu le fait que le sens d’une trajectoire peu être modifié par simple changement de signe. Une erreur de signe induit souvent un résultat opposé à celui attendu. Elle illustre également l’interdépendance entre certaines disciplines scientifiques. Les mathématiciens utilisent les résultats des physiciens et vice versa. Idem pour les ingénieurs.
10. Math et montgolfière
Deux personnes qui font une promenade dans une montgolfière sont perdues et décident de redescendre plus bas pour demander leur chemin. Elles aperçoivent sur deux autres personnes qui discutent sur la route et demandent :
« Excusez-moi, messieurs. Pouvez vous nous dire où nous sommes là ? »
Les deux hommes se regardent, se concertent un moment et répondent : « Vous êtes dans une montgolfière »
Surprises, les deux personnes de la montgolfière les remercient quand même et reprenne de l’altitude. Un peu plus loin, l’un dit à l’autre : « A mon avis, ces deux là sont des mathématiciens. »
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Et bien, ils ont mis du temps à nous répondre, leur réponse est parfaitement juste, mais elle ne sert absolument à rien.
Pendant ce temps, les deux mathématiciens se disent : « C’était sûrement des physiciens ces deux là. Ils nous posent des questions évidentes, et après, s’ils sont perdus c’est de notre faute. »
Commentaire : Ici, la blague met en exergue l’opinion que certains scientifiques se font de certaines branches de la mathématique jugées trop abstraites et qui ne font l’objet d’aucune application concrète. La théorie des nombres, par exemple, a longtemps été considérée comme une branche qui sert à rien du tout par les mathématiciens eux-mêmes. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’ingénieur Alfred Nobel n’a pas voulu attribuer un prix Nobel à la mathématique. Mais, de nos jours, on voit que la théorie des nombres s’applique très bien dans des domaines comme la cryptologie et les codes secrets.
Voilà tout. Alors ? Laquelle vous a fait le plus marrer ? Qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans les démonstrations ? Si vous avez une autre interprétation par rapport à une blague n’hésitez pas à les partager.
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